En effet, dans les villages, on ne vote pas Biya puisqu’on ne le connaît pas avec ses déplacements quasi inexistants à l’intérieur du pays: la masse affamée vote l’élite qui vient lui donner « le mangement et le boivement ». La manipulation à ce niveau consiste à activer le levier de la realpolitik camerounaise (« politics na njangui ») présenté par le promoteur Simon Achidi Achu comme le fait pour l’élite de prescrire Paul Biya, le seul en mesure de compenser ou de rétribuer en retour « le seul bon choix » du peuple (Kakdeu, 2010a). Ainsi, à travers les promesses sensationnelles, on fait miroiter à l’élite une rétribution financière, un poste de nomination ou tout autre « avantage de toute nature prévu par la réglementation en vigueur ».
De ce côté-là en effet, le concept de « convention collective » est un pur ovni: on en entend parler, mais personne n’en a jamais vu, et nul ne sait donc à quoi cela peut ressembler. Ici, les enseignants les plus diplômés ont à peine une misère de salaire, et les chefs d’établissements prestigieux gagnent à peine 80. 000fcfa de salaire par mois. Nous avons trouvé une exception remarquable au collège Mazenot de Ngaoundéré, une exception qui montre bien que la règle de l’emploi dans le secteur privé de l’éducation est d’employer des gens sans les payer ou en les payant le moins possible.
On devrait s’appesantir sur ces trois principes et les mécanismes de leur pratique. On ne peut que les évoquer sous de redite insistante 1) la délation organisée et généralisée rend impossible la confiance et l’amitié politique susceptible de desseins et de dévouements nobles et désintéressés. 2) la société devient une communauté d’impuissance où les individus atomisés ahanent à survivre, laminés par la misère et l’incoordination des actions, là où toute concertation devient suspecte de nourrir tout à la fois des ambitions d’efficacité et un projet d’émancipation; 3) la conséquence est l’enfermement de l’esprit dans des préoccupations qui sont celles des esclaves, sans perspective ni hauteur.
Comme on le voit, depuis plus d’une décennie, les travailleurs du secteur public de l’éducation sont tellement cocus qu’ils portent aujourd’hui des cornes plus hautes que le mont Fako. Et lorsque vous avez observé ce désastre, ce n’est plus la peine de vous tourner du côté du secteur privé de l’éducation.
Ils ont leur part de passe-droits, de fiefs et de prébendes, qu’ils soient des fonctionnaires, des magistrats, des professeurs, des hommes d’affaires, des pseudo-membres de l’opposition. On a ainsi une pyramide hiérarchique de rentes de situation et d’impunité, avec ses étages, chacun ayant ses parrains, ses réseaux, ses hommes de main, ses clients, ses monopoles, ses fiefs et ses prébendes. Tel est le système de la corruption. Comment demander à son chef de l’assainir, sans le condamner à se retrouver sans bases, à tomber dans le vide et le néant. Il argue donc en ces termes « Si iniquitates sectatorum meorum observaverim, qui me sustinebit, Si je m mets à tenir rigueur à mes partisans de leurs iniquités, qui m’accordera encore son soutien »? En résumé, pour signifier l’unité, voire l’identité de la tyrannie et de la corruption prédatrice dans leur puissance de destruction et de confusion chaotique, sa perversion de toutes les valeurs, il n’y a rien de mieux que l’expression de « tyrannie de l’argent ».
Sans que cela émeuve le moins du monde les pouvoirs publics pour qui le concept de justice sociale ne doit être qu’un dangereux slogan hérité du communisme international heureusement sur le déclin. Quand l’on a dégringolé jusqu’au fond du désastre, que reste-t-il à découvrir en-deçà? Entre nous, dîtes-moi: pourquoi et comment pensez-vous que l’on puisse supporter cela indéfiniment? Et justement depuis 1993 les enseignants ont bien montré qu’ils n’entendent pas se résigner à ce sort de parias. Les luttes des enseignants depuis 1994: histoire d’un statut particulier insaisissable Au début des années 90, les salaires des agents de la fonction publique subissent une violente amputation, de l’ordre des trois quarts. Concomitamment, une dévaluation de 50% de la monnaie intervient.
Hipolyte Sando Le conservatisme politique du Renouveau: Entre instinct, intérêt, censure et expression, par Mathias Eric Owona Nguini Le régime du Renouveau National dont le Président Paul Biya est le chef central n’est pas né ex nihilo. En effet, cette formation gouvernante qui s’est structurée avec le passage des regalia étatique entre le Président Ahidjo (magistrat suprême sortant et démissionnaire) et le Président Biya (magistrat suprême entrant et intérimaire), est coulée dans le moule politico-historique de l’Etat présidentiel de parti unique d’orientation ultra-conservatrice mis en place des années 1960 aux années 1980 au Cameroun.
GUIDE PRATIQUE - DefyHateNow #defyhatenow Le guide pratique pour la lutte contre les discours haineux en ligne au Cameroun est sous licence Créative Commons Licence
PWD: UN CHAMPION VENU D AILLEURS - PDF Téléchargement A ce stade, c est PWD de Bamenda qui caracolait en tête avec 47 points (13 Sport Academy et Bamboutos de Mbouda ont réussi à terrasser le